Jouer au casino ou faire des paris sportifs est une expérience en soi. Il s’agit certes d’un bon moyen de gagner de l’argent, mais ce sont aussi les décharges d’adrénaline que procure le jeu qui expliquent son succès. Le revers de la médaille, c’est qu’au bout du tunnel, ce ne sont pas toujours la fortune et le plaisir qui attendent les joueurs, mais plutôt les problèmes. Aujourd’hui, nous allons voir l’envers du décor des jeux d’argent et ce qu’ils peuvent parfois pousser certains joueurs à faire.
Les mécanismes de l’addiction aux jeux d’argent
Lorsque l’on parle d’addiction, on pense souvent en premier lieu aux diverses substances qui une fois dans l’organisme provoquent une sensation de manque lorsqu’elles ne sont plus consommées. Pourtant, d’autres habitudes, plus insidieuses et n’étant liées à aucune substance physique ou chimique, peuvent également avoir des conséquences désastreuses, aussi bien du point de vue physique que psychologique. C’est le cas de l’addiction aux jeux d’argent qui s’explique par des mécanismes psychologiques bien connus.
L’un des plus courants est le fait de vouloir se refaire après une ou plusieurs défaites, en d’autres termes, ne pas savoir quand il faut jeter l’éponge. Dans ce cas de figure, malgré des défaites qui se suivent, le joueur persiste à parier, y compris de l’argent qu’il n’a pas. C’est là que les problèmes comme l’endettement et donc les fameuses dettes de jeux apparaissent. Un autre phénomène bien connu et assez similaire à celui précédemment évoqué est celui de ne pas savoir se contenter d’une victoire. Le joueur, plutôt que de s’estimer heureux d’avoir gagné, espère gagner encore davantage en remisant ses gains précédents. Bien entendu, les probabilités mathématiques de gagner plusieurs d’affilées au casino en ligne ou physique sont pour ainsi dire nulles. Ainsi, la somme précédemment gagnée est perdue et le joueur se retrouve à essayer de la récupérer, cette fois-ci en misant son propre argent.
Voici comment l’on passe d’une situation de gagnant insatisfait chronique à celle de perdant et addict. Enfin, pour d’autres, ce n’est pas tant l'appât du gain que le côté émotionnel et l’adrénaline que procurent les jeux d’argent qui les pousse vers une forme d’addiction. Enfin, si nous ne sommes pas tous égaux face à l’addiction, tous les jeux d’argent ne seraient également pas tous logés à la même enseigne. Ainsi, il semblerait que les paris sportifs et hippiques soient les plus problématiques et à même de créer l’addiction là où les jeux de loterie seraient ceux causant le moins de dommages. Ce qui ne dispense pas de la prudence dans tous les cas évidemment.
Les conséquences concrètes de l’addiction aux jeux d’argent
Si l’addiction aux jeux d’argent n’a pas directement d’impact physique comme les drogues classiques, les conséquences n’en restent pas moins sérieuses à divers degrés. Les faits divers impliquant des accros aux jeux d’argent ne manquent pas, en voici quelques-uns. Commençons par ce quadragénaire vivant à Loudéac, dans les Côtes-d'Armor. Celui-ci se retrouve à comparaître devant le tribunal de Saint-Brieuc pour le détournement de près de 53 000 euros sur son lieu de travail. L’homme, accro au jeu et occupant un poste de responsable dans un magasin de literie, a détourné à partir de 2015 une partie des chèques dûs au magasin afin de jouer avec au PMU. Le préjudice est estimé à environ 53 000 euros, ce quoi s'ajoutent des sommes importantes provenant du ménage de l’homme (qui lui coûteront d’ailleurs un divorce). En revanche, l’employeur de l’homme a su faire preuve d’une certaine mansuétude, ne lui réclamant qu’un remboursement échelonné des sommes détournées.
Seconde affaire, aux conséquences plus graves encore. Il s’agit cette fois d’un homme accro au jeu s’étant rendu coupable de violence physique envers sa compagne et leur fils âgé de seulement trois ans. Les faits remontent au 30 janvier 2022 dans l’Orne, ce soir-là, l’homme souhaite parier de l’argent, mais ne dispose plus de fonds suffisants. Il demande alors de l’argent à sa femme qui refuse, il tente alors de l’étrangler avant de violenter également l’enfant présent au moment des faits. L’homme contestera en partie les faits, évoquant notamment le fait que l’origine des violences ne serait pas sa demande d’argent, mais des menaces de départ de sa femme avec leur enfant si l’addiction au jeu perdurait. Quoi qu’il en soit, l’homme âgé de 28 ans a écopé d’une peine de dix mois de prison avec sursis. Il ne s’agit là évidemment que d’une liste non exhaustive de faits divers causés par l’addiction au jeu et les pages d’actualités en sont hélas en réalité remplies au quotidien. Raison de plus pour être vigilant et prendre les mesures qui s’imposent aux premiers signes d’une quelconque addiction, notamment en se faisant accompagner par des services dédiés.