L’histoire des jeux d’argent est intimement liĂ©e Ă celle des Hommes puisque certains vestiges dĂ©couverts par les archĂ©ologues semblent remonter Ă 3000 avant J-C. De tout temps, la nature humaine a Ă©tĂ© attirĂ©e par le jeu et de tout temps, les gouvernements du monde ont cherchĂ© Ă en encadrer la pratique. Entre gestion des risques et rentabilitĂ© difficile de trouver l’Ă©quilibre, mais rien qui puisse freiner la progression galopante des jeux de hasard. Avec l’essor du casino en ligne et des appareils nomades, ils semblent constituer aujourd’hui une part non nĂ©gligeable des activitĂ©s de loisir et un soutien incontournable au budget des États.
Pourquoi joue t-on ?
Qui n’a jamais tentĂ© sa chance Ă une loterie ou Ă un jeu de grattage, en rĂŞvant fĂ©brilement Ă tous les projets extraordinaires que l’argent permettrait de rĂ©aliser ? Les probabilitĂ©s rĂ©elles de gains n’y changent rien, on joue gĂ©nĂ©ralement dans l’espoir d’amĂ©liorer son train de vie ou simplement pour l’excitation du jeu, quitte Ă tout perdre.
La perspective justement de gagner ou de perdre suscite des Ă©motions fortes. L’excitation (adrĂ©naline) et la sensation de bien-ĂŞtre (dopamine) s’entremĂŞlent le temps d’une session de jeux d’argent loin de l’ennui et de la routine du quotidien. Et forcĂ©ment plus on joue, plus l’envie de rejouer se fait forte, avec le risque de tomber dans la dĂ©pendance. Un risque plutĂ´t bien encadrĂ© aujourd’hui, et que veillent Ă limiter les meilleurs casinos en ligne.
Les dĂ©buts des jeux d’argent
Difficile d’estimer prĂ©cisĂ©ment la date d’apparition des jeux d’argent, mais il semblerait qu’elle remonte Ă plusieurs milliers d’annĂ©es. Nous sommes alors autour de 3000 avant J-C et l’Egypte, la Chine, l’Inde et l’Ancienne Babylone sont dĂ©jĂ friandes de paris. On s’en remet au hasard pour formuler des hypothèses sur le dĂ©nouement des guerres ou des batailles de sangliers et l’on s’adonne rĂ©gulièrement aux jeux de dĂ©s, fabriquĂ©s Ă partir d’os et d’ivoire.
Un peu plus tard, avec l’AntiquitĂ© grecque puis romaine, apparaissent les courses de chars, ancĂŞtres de nos paris hippiques et sportifs d’aujourd’hui. PropulsĂ©s dès le VIIIème siècle avec les Jeux Olympiques, on y retrouve dĂ©jĂ des Ă©quipes et des supporters revĂŞtant les couleurs de leurs favoris. Ă€ une Ă©poque très restrictive oĂą la lĂ©gislation romaine interdisait tous les jeux publics et privĂ©s, seuls les jeux sportifs de ce type sont autorisĂ©s alors mĂŞme que les populations d’alors raffolaient de jeux en tous genres.
C’est aussi Ă Rome que se dĂ©veloppent les premières loteries, mais de manière beaucoup plus progressive.
Jeux d’argent et oppressions
Le temps passe et avec le Moyen-Ă‚ge apparaissent en France les premiers jeux de cartes qui ouvrent la porte Ă une multitude de variantes. Un succès extraordinaire, permis notamment par l’invention de l’imprimerie en 1454 et dans lequel chaque couche de la sociĂ©tĂ© a son rĂ´le Ă jouer. Le pique pour la noblesse, le cĹ“ur pour le clergĂ©, le carreau pour les bourgeois et enfin le trèfle pour les paysans.
Seulement voilĂ , accusĂ©s d’avoir Ă©tĂ© inventĂ©s par le Diable et de favoriser les vices de toutes sortes, les jeux de cartes subissent très tĂ´t l’opposition de l’État, des philosophes et du clergĂ©. On condamne par Ă©crit Ă grands coups de pamphlets et de textes officiels ce qui conduit inĂ©vitablement Ă l’interdiction des pratiques de ce type. Alors on se rĂ©unit dans les appartements privĂ©s de la noblesse transformĂ©s en salles de jeux clandestines le temps de quelques parties endiablĂ©es. La noblesse, la Cour et l’armĂ©e Ă©tant Ă l’Ă©poque les seules Ă disposer de suffisamment de temps et d’argent pour s’y adonner.
Dans le mĂŞme temps, la loterie fait timidement ses premiers pas dans l’Hexagone avec un premier tirage autorisĂ© en 1539 par François 1er. Le jeu devient ainsi enfin accessible aux milieux les plus modestes mais l’initiative n’a rien d’innocent. L’idĂ©e ici, c’est d’augmenter les recettes du trĂ©sor royal afin de combler la dette du pays et de permettre la construction de nouveaux Ă©difices militaires ou religieux. En consĂ©quence, seules les loteries royales sont autorisĂ©es. La Loterie de l’École Militaire crĂ©Ă©e en 1774 contribuera par exemple au financement du Champ de Mars et de l’École Militaire. Tous les autres types de loteries restent strictement interdits.
Conscient de l’attractivitĂ© et de l’impact des jeux d’argent au sein de sa propre Cour, Louis XIV opte pour davantage de souplesse. Sous son règne, les jeux sont tolĂ©rĂ©s mais encadrĂ©s de rĂ©glementations très strictes afin de garder un contrĂ´le total. Mais les attaques ont la vie dure et les dĂ©cennies suivantes voient la suppression puis la rĂ©habilitation de la loterie, qui deviendra finalement la Loterie Nationale en 1933. L’ancĂŞtre de notre traditionnel Loto qui nous laisse rĂŞver chaque semaine Ă des gains extraordinaires.
C’est ce mĂŞme siècle qui verra finalement la lĂ©galisation de tous les types de jeux, encadrĂ©s ici encore d’un vaste Ă©ventail de rĂ©glementations destinĂ©es Ă prĂ©venir le risque de fraude et de dĂ©pendance.
L’apparition des premiers casinos
Au 17ème siècle, alors qu’il faudra patienter près de 400 ans supplĂ©mentaires avant de voir Ă©merger la perspective d’un casino en ligne, les jeux d’argent trouvent un nouveau souffle dans la crĂ©ation des tout premiers casinos terrestres. Rien de comparable Ă ce que nous connaissons aujourd’hui bien sĂ»r, mais des hĂ´tels offrant de nouveaux espaces de divertissement Ă des joueurs impatients de s'affronter autour d’une partie de cartes.
Il faudra attendre 1806 et un dĂ©cret autorisant l’ouverture de casinos dans les stations balnĂ©aires et «pour les lieux oĂą il existe des eaux minĂ©rales, pendant la saison des eaux seules et pour la ville de Paris» pour voir fleurir les premières structures familières en France. Ceci afin de proposer Ă la clientèle fortunĂ©e des stations thermales de nouvelles formes de divertissement, tout en prĂ©servant les familles les plus pauvres de la tentation du jeu.
La loi de 1919 interdira quant Ă elle l’exploitation d’un casino physique dans un rayon de 100 km autour de Paris, une restriction toujours en vigueur aujourd’hui hormis pour la ville d’Enghien les Bains qui fait l’objet d’une exception depuis 1931.
Ce sont dĂ©sormais 190 Ă©tablissements dĂ©diĂ©s aux jeux d’argent qui se rĂ©partissent sur le territoire, avec une offre globalement homogĂ©nĂ©isĂ©e :
- Les machines Ă sous, inventĂ©es par Charles August Fey en 1898. On en retrouve aujourd’hui près d’une centaine de modèles diffĂ©rents.
- La roulette, apparue en France au 19ème siècle. Les Américains la modifient légèrement en créant la roulette à double 0.
- Le blackjack, apparu aux États-Unis au 18ème siècle.
- Le craps, incontournable désormais et inventé en Angleterre au 18ème siècle.
- Le poker, dont les versions prĂ©liminaires remonteraient Ă 900 après J-C, en Chine. Sa version moderne se dĂ©veloppe en Nouvelle-OrlĂ©ans durant le 18ème siècle tandis que sa version la plus populaire, le Hold’Em, se forge une rĂ©putation dans le Nevada durant les annĂ©es 70.
Le Nevada qui abrite d’ailleurs aujourd’hui la capitale mondiale des jeux d’argent, Las Vegas, malgrĂ© la progression spectaculaire d’autres Ă©tablissements terrestres comme le casino de Macao.
L'essor des casinos en ligne
Dès les annĂ©es 70, avec le succès fulgurant des machines Ă sous, il a fallu se renouveler. Pour plus de fluiditĂ© de jeu, les machines Ă sous traditionnelles cèdent progressivement la place Ă des variantes Ă©lectroniques. Pour la première fois, la technologie s’insère dans les jeux d’argent pour ne plus jamais s’en dĂ©faire.
Quelques années plus tard, au début des années 1990, Internet fait une entrée fracassante et ouvre la porte à tout un univers fascinant de jeux en ligne qui amène avec lui la possibilité de découvrir son activité favorite sous un genre totalement nouveau.
On y dĂ©couvre alors le jeu Ă plusieurs et en rĂ©seau, un degrĂ© de sĂ©curitĂ© alors inĂ©galĂ© et une libertĂ© totale Ă laquelle les joueurs avaient Ă peine osĂ© rĂŞver. Un cadre rĂ©glementaire est Ă©bauchĂ© en 1994 et le premier site de jeux d’argent en ligne voit le jour l’annĂ©e suivante. Celui-ci existe d’ailleurs toujours aujourd’hui, sous le nom d’Intercasino.
On recense dĂ©sormais plusieurs milliers de casinos en ligne partout Ă travers le monde, et l’intĂ©rĂŞt des joueurs pour les supports mobiles continue d’aller croissant. Il faut dire que l’accessibilitĂ© y est continue et les chances de gagner bien souvent plus importantes et ce, mĂŞme Ă partir des mises les plus rĂ©duites. Le secteur des jeux d’argent en ligne gĂ©nère ainsi chaque annĂ©e plusieurs dizaines de milliards de dollars.
Aux cĂ´tĂ©s des plateformes classiques imitant l’offre des casinos physiques traditionnels, on retrouve Ă©galement une forte demande du cĂ´tĂ© des paris sportifs et du poker, devenu très Ă la mode depuis la retransmission annuelle des championnats mondiaux.
Aujourd’hui on Ă©change, on s’affronte, et l’on passe de bons moments avec d’autres passionnĂ©s issus d’un peu partout sur la planète. Largement dĂ©mocratisĂ©s par les mĂ©dias, les jeux d’argent en ligne ont ouvert de toutes nouvelles perspectives et ont permis Ă des acteurs inĂ©dits de se faire une place durable dans ce type de marchĂ©.
Alors bien sĂ»r, pas de jeu sans restrictions et les casinos en ligne sont encore interdits dans bon nombre de pays. L’AutoritĂ© Nationale des Jeux a dĂ©sormais pour mission de dĂ©finir les modalitĂ©s d’autorisation des plateformes et de lutter contre toutes les formes de dĂ©viance qu’il s’agisse des paris frauduleux ou du jeu excessif.
On constate Ă ce sujet que les comportements addictifs se sont largement rĂ©pandus depuis 2010, date de l’ouverture de la concurrence sur les marchĂ©s de jeux d’argent en ligne.
Prudente, la France n’autorise aujourd’hui que les paris sportifs, les paris hippiques et les jeux de cercle. Aucun casino en ligne n’est aujourd’hui lĂ©gal sur le territoire, ce qui conduit bon nombre de joueurs Ă se tourner vers des plateformes internationales. D’oĂą la nĂ©cessitĂ© d’apprendre Ă reconnaĂ®tre un casino en ligne fiable parmi une offre largement saturĂ©e.
Entre restrictions, autorisations et progrès techniques, les jeux d’argent poursuivent dans tous les cas leur chemin aux quatre coins du monde, Ă©voluant sans cesse afin de s’adapter toujours mieux aux envies et aux pratiques des joueurs qui en ont fait le succès.
Sources
- REYNAUD Pascal, Jeux d’argent et de hasard sur Internet : est-ce lĂ©gal ? 2020 [en ligne]. Disponible sur : https://www.reynaud-avocat.com/la-l%C3%A9galit%C3%A9-des-jeux-d-argent-sur-internet/
- SĂ©nat.fr, Similitudes et convergences. 2020 [en ligne]. Disponible sur : https://www.senat.fr/rap/r01-223/r01-22344.html
- PIAZZA Pierre, Les machines Ă sous en France : orientations Ă©tatiques et addiction au jeu. 2020 [en ligne]. Disponible sur : https://www.cairn.info/revue-psychotropes-2007-3-page-117.htm
- HAROUEL Jean-Louis, « De François 1er au pari en ligne : histoire du jeu en France ». 2011, [en ligne]. Disponible sur : http://expositions.bnf.fr/jeux/credits/01.htm
- CARUSO Arnaud; FAYDIGA Alexis, Les jeux d’argent en ligne : L’impact du numĂ©rique sur les jeux d’argent. 2016 [en ligne]. Disponible sur : https://lesmondesnumeriques.wordpress.com/2016/01/24/les-jeux-dargent-en-ligne/
- BELMAS Elisabeth, Jouer autrefois: essai sur le jeu dans la France moderne (XVIe-XVIIIe siècle). 2006.