La célèbre franchise de foot se lancerait-elle sur le lucratif marché des casinos en ligne ? Pas exactement, mais une toute nouvelle option du jeu a lancé une controverse qui va mener l'éditeur devant les tribunaux. La Loi française est très pointilleuse sur les jeux de hasard et pas sûr que le géant des sports virtuels ne reçoive pas un carton jaune, si ce n'est un carton rouge.
FIFA 21 : le monstre à abattre
FIFA 21 est en guerre totale depuis 20 ans avec la version de simulation sportive de Konami, PES. Après avoir été écrasé dans les années 2000, FIFA a rendu la pareille dans la décennie suivante avant de reperdre du terrain sur le japonais. Avec une sortie tous les ans, les jeux vidéo de football coûtent cher et rapportent gros. Si on a du mal à comprendre que des joueurs dépensent tous les ans une grosse cinquantaine d'euros alors qu'ils n'ont même pas fait le tour de la simulation, les chiffres sont éloquents avec 24 millions d'unités vendues l'année dernière. Les équipes des studios de création doivent trouver de nouvelles idées pour renouveler l'expérience et grignoter des parts de marché. Avec le Mode FUT, ils se pourraient qu'ils soient allés un peu trop loin. C'est ce que pense l'avocat français Morant Lahouazi.
Le mode de Jeu 'Fut' en question
Ce mode de jeu permet d'acheter des cartes de joueurs pour améliorer son équipe. Les micro- transactions dans les jeux vidéo sont dénoncés depuis longtemps, car elles sont de véritables pièges pour les enfants et les ados. FIFA est allé plus loin, car le joueur achète une carte au hasard sans savoir pour quel joueur il paye. Évidemment, il aura plus de chance de tomber sur un joueur lambda que sur Johan Cruyff ou Diego Maradonna. Le cercle est vicieux, car le joueur va finalement se retrouver comme sur une machine à sous en ligne à attendre de faire tomber le jackpot. La grande différence, c'est que les casinos en ligne sont strictement interdits aux mineurs quand FIFA est très largement utilisé par les 12-17 ans.
Pour l'avocat, ce mode de jeu doit être régulé avec la loi sur les jeux de hasard. Il fait remarquer que cette option a déjà été interdite au Pays-Bas et en Belgique. Il souligne que la facilité de paiement permet de dépenser sans en avoir conscience plus d'une centaine d'euros. Pour lui, FIFA a délibérément caché un jeu de hasard en argent en le maquillant en une option de jeu. De plus, les cartes de joueurs ne fonctionneront pas avec la prochaine version. Le cercle de l'addiction est bien huilé et il est peu probable que la justice française apprécie ces méthodes. Electronics Arts se retranchera derrière la responsabilité individuelle. On attend encore sa réaction suite à ce dépôt de plainte.
Ce n'est pas la première fois que l'industrie du jeu vidéo se fait épingler pour des jeux de hasard cachés ou des micropaiements dans des jeux présentés comme gratuits. La Loi française est plus sévère avec les casinos en ligne qui sont pourtant bien plus responsables...